Bertrand du Guesclin « Le Dogue noir de Brocéliande »
D’un René Maran « biographe et observateur historique » dont on reconnait le gout et la sincérité dans la peinture des portraits de ses personnages « ici » son héros médiéval Bertrand Du Guesclin figure attachante de la guerre moyenâgeuse et archétype du chevalier brave loyal et pieux.
Aura su faire grand et vrai en ressuscitant dans son ouvrage « L’Épée du roi » un monde depuis longtemps évanoui
– Que nous vous contons dans cette brève hagiographie.
Né vers 1320 dans le Poudouvre – pays traditionnel du nord-est de la haute bretagne « hobereau campagnard de petite noblesse » Bertrand Du Guesclin (enfant déjà) était fort belliqueux et pour tous disgracieux – à tel point que l’emphatique trouvère du ménestrel Cuvelier dit de lui qui l’eut-été (l’enfant le plus laid) qu’il y eut de Rennes à Dinan.
Lui ; rétorquant à assertion « Le courage donne ce que la beauté refuse ».
S’il était affligé d’être laid « simplement parce que notoirement noir », du Guesclin n’en était pas moins le plus valeureux des combattants.
Cela participa grandement à sa popularité (d’abord sur ses terres bretonnes à l’occasion de joutes et tournois locaux dès l’aune de ses 16 ans) – pour la voir rapidement gagnée en respectabilité tant par son courage que par sa ruse. Gagnant ainsi le respect de la noblesse à la pointe de son épée, qui lui valut en tant que simple chef de partisans de la forêt alentour le surnom de « Dogue noir de Brocéliande ».
A 36 ans à peine, il enlève Rennes aux Anglais.
Armé chevalier l’année suivante, il passe au service du roi de France et demeure fidèle à la cause du Dauphin – le futur Charles V dont il s’attachera la confiance.
Du traité de Brétigny de 1360 qui mit fin à la 1ere partie de la guerre de Cent Ans, il sera l’artisan et le garant du respect des clauses en Normandie.
Les pertes de territoires sont considérables pour le royaume de France, néanmoins le traité ouvre une période de neuf années sans conflit majeur entre un royaume de France devenu vassal du roi d’Angleterre malgré l’intervention de Du Guesclin qui réussit à récupérer une grande partie des territoires perdus.
À la mort du roi Jean le Bon le traité sera contesté par le roi Charles V son successeur.
Sur l’apparence physique de Bertrand du Guesclin, les recueils des chroniques médiévales mentionnent :
– Il a une grosse tête ronde et ingrate et la peau noire comme celle d’un sanglier ».
En 1363 il épouse en premières noces Tiphaine Raguenel, noble dame de Bretagne de 15 ans sa cadette. Une légende fit de leur union un exemple d’amour courtois « celle d’une demoiselle aussi belle que cultivée et fidèle, que d’un mari aussi laid que batailleur et par trop souvent absent ».
Il lui fit construire, une large demeure sur le Mont Tombe (le lieu prendra sous Charlemagne le nom de Mont Saint Michel).
Le latin tumba, formé à partir du grec tùmbos, signifiant tumulus correspond à l’image du trou pour désigner le pénil (la partie intime du bas ventre de la femme) thème cosmogonique du Culte Isiaque se rapportant à l’idée de la cachette discrète « qu’est la crypte » au sein de l’enceinte du Mont Tombe.
La description extatique du sacrosaint « le saint des saints » fut l’endroit où on plaçait les dévotions du féminin sacré « la vierge noire à l’enfant » Isis, qui appartint à l’iconographie liturgique du Moyen Âge européen.
Chapelle Notre-Dame-Sous-Terre
En 1364 à l’avènement du couronnement de Charles V – Bertrand du Guesclin est chargé de défendre la Normandie contre l’entreprise des troupes de Charles 2, roi de Navarre « dit le Mauvais ». Duguesclin galvanise ses troupes en ces mots
Il le défait à Cocherel remportant ainsi la première grande victoire française qu’il y eu depuis longtemps. Et reçu du roi le comté de Longueville.
Il prend l’année suivante le commandement des Grandes Compagnies « les unités mercenaires », à la solde de quelques causes que ce soit, afin d’en débarrasser le royaume ; il les conduit en Castille là où les princes se disputaient âprement la succession de la couronne.
Les armées royales placées sous le patronage de Bertrand du Guesclin.
Il est fait chef des armées dans une affirmation de fidélité en tout point remarquable à celle du St patron des royaumes Burgondes et du saint Empire Germanique – le général romain noir africain (Maurice d’Agaune) et du retentissement de son martyr en l’an de grâce 287.
Du lieu du martyre de saint Maurice et de ses compagnons allait jaillir du cœur des moines rassemblés à Agaune le déploiement d’une liturgie d’une splendeur extraordinaire qui s’étendra pendant des siècles. Saint Maurice est celui qui est conté en honneur par les « légendiers médiévaux » dans les acclamations des liturgies des Laudes Rigiæ.
Bertrand Du Guesclin élevé au titre de Grand officier de la Couronne.
Chef militaire suprême des armées, il reçoit en 1370 de la main du roi à cet honneur, l’épée de connétable (du latin Comes Stabuli, le Conte de l’Étable) autrement dit « Grand Écuyer » en reconnaissance des services rendus.
Du Guesclin dirigera (le restant de sa vie) les opérations militaires de la guerre de Cent Ans.Le rôle crucial que tint Du Guesclin dans l’histoire militaire subsista plus en sa capacité de concilier le réalisme des forces en présence que les exigences formelles de la guerre.
Conscient de la supériorité de l’armée anglaise dans les batailles rangées – il préféra aux grandes manœuvres « bien trop couteuses en vies humaines » mener une guerre d’usure qui épuise l’ennemi en l’acculant sur des places fortes, attaquant ainsi les troupes isolées du gros de leur colonne.
En 1380 lors du siège de la place forte de Châteauneuf-de-Randon dans le Gévaudan, alors qu’il combattait les Grandes compagnies qu’il avait autrefois mené, Bertrand Duguesclin tombe malade, emportée par cette dernière, il mourra le 13 juillet de cette même année deux mois avant le roi Charles V, qu’il avait tant servi.
Bertrand du Guesclin « l’homme aux quatre sépultures » est l’un des premiers gisants non royaux à avoir son cénotaphe dans la nécropole royale de la basilique de Saint-Denis.
Il est celui qui bâti les frontières de la France que l’on connait encore aujourd’hui.
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