Fabuliste africain.
Décrit dans la littérature classique comme étant « disgracieux, laid et boiteux » Ésope, est celui-là même à qui on attribue la paternité de la fable. Fait captif en Nubie puis conduit en Phrygie, son nom en fait est une altération du mot Aithiopos, Ethiopien, signifiant « Noir ».
Dans les œuvres morales ou meslées du « Banquet des 7 sages » composé par Plutarque il y est dépeint comme étant éthiopien.
Cependant, il passe pour avoir été esclave à l’époque Hellénique impériale, durant laquelle s’élaboraient la genèse des philosophies et des lois dans chacune des cités états de la Grèce ancienne.
Rappelons un fait établit ; Platon dans Le Timée : « C’est avec les colonies égyptiennes de Cécrops, de Danaus et d’Inachus que l’ordre politique avait paru pour la première fois en Grèce ». D’ailleurs les sculptures attiques de la période archaïque grecques « les Kouros » relèvent bien de la civilisation Minoenne qui s’est développée sur les îles de Crète, de Santorin et sur une grande partie de la mer Égée, bien avant l’arrivée des peuplades Helléniques.
Leur iconographie plaçait la femme en avant, et le mot « de Matrie » qualifiait la nation qui avait pour capitale Knossos.
Le genre ésopique, conçu dans une forme de narration allégorique (que poursuit la tradition orale ancestrale africaine) volontairement critique et polémique, donna naissance à la « Sophia d’Esope », la sagesse d’Esope.
Jean de la Fontaine (livre II) lui rend cet hommage :
– Si ce qu’on dit sur Esope est vrai, c’était l’Oracle de la Grèce « lui seul avait plus de sagesse que tout l’Aréopage.
La fable est toujours fille de son temps.
Ésope savait très habilement s’opposer aux prêcheurs, même ceux des plus virulents, au point de retourner griefs et assertions en intelligence évidente. En rapport à sa réduction d’état de servitude, sa liberté intime se développa sur le dynamisme de son « contredire » qui, astucieusement renversait les positions sociales de ses détracteurs.
Hérodote : il aura racheté sa liberté par ses bons mots…
« La justice morale s’impose à la violence ». La mise en œuvre de cette prévalence narrative tout au long de sa vie personnelle, Ésope l’exerça comme une sorte de prééminence culturelle. Son attitude de perpétuel débatteur, ne put que le rapprocher du parangon de Philosophe.
Toute une biographie (imaginaire et tardive) s’est ancrée dans les chroniques verbales tout au long des siècles et reconnue sous le titre de « Vita Aesopi » « Vie d’Ésope ».
Maximus Planude, grammairien et théologien Byzantin, accrédite qu’Esope avait été divinement inspiré, pour donner aux hommes tant de préceptes de morales (si belles et si utiles) qui surpassent infiniment tous ceux que les plus grands philosophes avaient donné jusqu’alors.
Ses apologues se révélèrent précieux dans les allocutions adressées au démos (le peuple).
De sorte qu’en cité de Corinthe, c’est « Le Verbe Haut », qu’il proféra qu’on ne devait soumettre la vertu au jugement du populaire.
C’est en se mouvant ainsi dans une dialectique espiègle propre à renverser tout discours élevé qu’Esope gagnait en réputation.
Mais ! pareille réputation acquise à force d’œuvre, exacerba la convoitise. Une rumeur tantôt parcourue la Phocide, sur le fait qu’Esope s’était moqué des habitants de Delphes.
« Qu’au lieu de cultiver la terre, ceux-ci s’abêtissaient dans les offrandes faites aux dieux ».
Accusé d’avoir volé « objets de sacres », et bien que par avance condamné à mort, Esope conclut sa défense par la fable de « L’Aigle et de L’Escarbot ».
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